La petite famille restera dans ce camp pour la journée et repartira vers la route le lendemain, car les 15 km seront bien trop longs pour les enfants.
Je m’y attaque, vers 11:30, à ce Mont Matawees de 1036 m d’altitude. La montée est longue et régulière, sans trop de gros dénivelés. Puis, le dessus est relativement plat, je dépasse en taille les grands arbres de tantôt, en fait, je franchis la zone alpine subboréale et je bascule sur l’autre versant.
C’est un ravissement pour les yeux, l’horizon s’ouvre jusqu’à la côte Nord, enjambant l’estuaire du St-Laurent et les terres qui m’en séparent. Le ciel est bleu, le soleil ardent.
À ma gauche, se trouve le Mont-Collins, avec son immense plateau, où l’on peut imaginer facilement des hardes de caribous broutant le lichen entre les pierres. D’immenses ravins protègent cet endroit classé réserve écologique et requiert un permis pour y pénétrer.
Le sentier longe la crête sur plusieurs kilomètres avec cette vue immense à gauche, sur le fleuve et à droite, le Mt Logan, dont le sentier nous conduit à son sommet de 1150m, mais avant, celui du Mont Fortin à 1020m et qui sépare la réserve faunique de Matane du Parc de la Gaspésie.
Un chemin de rocailles me conduit au refuge de la Chouette, surprise à l’ouverture de la porte débarrée !
Une odeur de peinture en époxy nous envahit, la seule fenêtre minuscule n’est pas ouverte, aucune moustiquaire. J’utilise le filet de ma tente que je coince avec mes bâtons de marche, une demi-porte moustiquaire y traîne, mais n’est pas de la bonne dimension, qu’importe, je l’attache avec une corde du mieux que je peux, après l’avoir déposée sur les bûches de bois empilées sur la dernière marche. Heureusement, il vente et la température descend avec le soleil, pas trop de bibittes ce soir. Toutes ces installations seront défaites après avoir mangé, afin de nous garder au chaud pour la nuit.
Roger